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Le procureur a requis 10 mois et 3 ans de prisons avec sursis à l’encontre de trois policiers, prévenus d’avoir blessé 5 personnes et d’en avoir mutilé une sixième, le 8 juillet 2009, à Montreuil (93). La défense plaide ce vendredi matin.
par Julien Mucchiellile 25 novembre 2016

Les interventions de 13 témoins cités à la demande des parties civiles, entre mercredi et jeudi matin, n’ont pas beaucoup apporté à la compréhension des faits. Trois policiers sont prévenus de violences causées par des tirs de Flash-Ball, dont l’un a éborgné Joachim Gatti le 8 juillet 2009 à Montreuil, et le tribunal correctionnel de Bobigny n’a pas jugé utile d’entendre la dizaine de témoins visuels des faits. Le président avait lu en vitesse leurs dépositions le premier jour.
Il a par contre pris le temps d’écouter Amal Bentounsi, venue parler de son frère tué par un policier. Une mère a raconté sa rage de voir son fils lycéen énuclée par un lanceur de balle, tout comme ce supporter de football, désormais borgne, encore vibrant de peur et d’émotion à la barre. Il y a eu ces militantes du Calaisis, qui assistent les migrants et qui ont raconté l’attitude, qu’elles jugent odieuse, des forces de l’ordre envers les réfugiés. On a également entendu une habitante de Montreuil que la police terrorise. Et puis il y eut Aline Daillère, de l’association ACAT (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture), qui a expliqué que, depuis 2004, les lanceurs de balles avaient gravement blessés 42 personnes, dont 23 ont perdu un œil. Enfin, l’une des victimes partie au procès, un jeune homme blessé au poignet par une balle de Flash-Ball, est venue trembler à la barre, expliquant d’une voix paniquée en désignant les trois douzaines de policiers massés sur le côté droit de la salle que, « avec ce qu’on leur a balancé pendant une semaine, plus tard on va se faire démonter. » Cela pose un contexte.
Et puis cela installe une ambiance, lourde et accusatoire, dans laquelle Me Irène Terrel a pris la parole, jeudi...
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