Accueil
Le quotidien du droit en ligne
-A+A
Article

Procès du Carlton : les réquisitions ou l’uppercut judiciaire

Place au réquisitoire, hier, devant le tribunal correctionnel de Lille à l’encontre des quatorze prévenus renvoyés notamment pour proxénétisme aggravé.

par Marine Babonneaule 18 février 2015

Frédéric Fevre est le procureur de la République. Hier, lors de son réquisitoire – partagé avec le substitut Aline Clérot – le magistrat a mis à mal l’instruction qui a mené au tribunal correctionnel de Lille quatorze prévenus pour proxénétisme aggravé. De plusieurs peines avec sursis à la relaxe « pure et simple » demandée pour Dominique Strauss-Kahn, il a été question de « doute » et très peu de preuves ou de certitudes.

À l’ouverture de l’audience, Frédéric Fevre a rappelé ce qu’était le proxénétisme, ce « délit à la définition large » – trop large pour cette affaire ? – : « il n’appartient pas au juge de critiquer la loi mais de l’appliquer ». Il « assume » avoir voulu concentrer les enquêtes sur les éventuels proxénètes et non sur les prostituées (…) Mon objectif était de m’attaquer aux réseaux de prostitution ». Dans le viseur, donc, pas de morale, « chacun est libre de vivre sa sexualité comme il l’entend » et les magistrats ne travaillent pas avec « un code moral » mais avec « un code pénal ». Le préambule posé, le procureur de la République reconnaît que, selon lui, il n’y a pas eu, sauf pour Dodo la Saumure, « de volonté de la part des prévenus de tirer profit des prostituées, ce sont des petits arrangements entre amis ». La messe est presque dite pour l’accusation. Il n’est pas encore 10 heures du matin. Pas question néanmoins d’oublier les prostituées dans ce dossier. « Il y a des gens abîmés des deux côtés de la barre, comme l’a dit un prévenu. Dans cette enceinte judiciaire, il y a des vies brisées, avec des sanglots dans la voix comme autant de manifestations de douleurs. Mon...

Il vous reste 75% à lire.

Vous êtes abonné(e) ou disposez de codes d'accès :