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Le musée du barreau de Paris organise une exposition sur la vie extraordinaire de l’avocat Maurice Garçon, qui fut également parolier, illusionniste, peintre et auteur.
par Thibault de Ravel d’Esclaponle 1 juin 2015

2015, c’est un peu l’année Garçon. Un médaillon à son effigie en plein cœur du palais, l’édition de son journal, une exposition : l’homme est célébré. Mais que savait-on, finalement, de Maurice Garçon, avant que le musée du barreau de Paris ne se décide à lui consacrer une exposition dans les caves joliment voutées de l’hôtel de la Porte ? Que connaissait-on de cet homme, grand de taille (1,91m !), le verbe haut, avec cette coiffure improbable ? Avouons-le : pas grand-chose. On savait certes qu’il avait été longtemps l’un des « ornements » du barreau de Paris, une gloire dont le palais de la Cité pouvait s’enorgueillir, l’une des ces « gueules » du prétoire, de la trempe des Gaultier du XVIIe siècle, des Berryer, des Favre du XIXe siècle. Si, on savait qu’il avait été un artiste reconnu de l’art oratoire alors pourtant qu’il n’avait pu prospérer à la Conférence du stage… Quoi d’autre ?
Il faut bien reconnaître que le cas Garçon souffrait d’un paradoxe, ce qui au sens étymologique n’aurait pas été pour lui déplaire. Maurice Garçon s’était trouvé dépassé par la célébrité de ses causes. Il y avait, indiscutablement, une asymétrie dans sa notoriété et ce n’est pas le moindre des intérêts de l’exposition organisée par le musée du barreau que d’y remédier.
Rétablir l’équilibre, donner à voir la vie spectaculaire de Maurice Garçon qui ne saurait se résumer à la formidable litanie des affaires qu’il a plaidées pendant cinquante ans : voilà, selon nous, le beau propos de cette exposition, fort bien fournie et à laquelle la famille de l’avocat (et du professeur de droit, son père) a participé. On aurait presque envie d’écrire « sa vie extraordinaire », avec cette inclination qu’on lui connaît pour le « hors ordinaire », qu’il s’agisse du paranormal ou de son attrait pour des causes pas vraiment communes.
On pourrait psalmodier à l’envi, pendant des heures durant les causes célèbres de Maurice Garçon. Mais gageons qu’il n’aurait pas spécialement aimé que l’on psalmodie…...
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