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Écoutes téléphoniques, le mode d’emploi de la CEDH

Une loi qui organise des écoutes téléphoniques doit prévoir dans quelles conditions cette mesure de surveillance est notifiée, a posteriori, aux personnes concernées. La CEDH condamne la Turquie qui a écouté un avocat sur la base d’une loi qui ne le prévoyait pas, pour violation des dispositions de la Convention relatives à la protection de la vie privée et familiale.

par Anne Portmannle 8 juin 2016

Plusieurs ressortissants turcs étaient recherchés pour des crimes en bande organisée, des infractions au code des banques et des détournements de fonds. Ils avaient fui à l’étranger. Une lettre de renseignements, parvenue à la direction de la sûreté d’Istanbul, mentionnait le nom d’une dizaine de personnes susceptibles d’être en contact avec les fuyards. C’est dans ces conditions que le procureur de la République a requis une autorisation judiciaire pour la surveillance des numéros de téléphone mentionnés dans la lettre, parmi lesquels celui du requérant, avocat à Istanbul. La 8e chambre de la cour d’assises d’Istanbul, saisie du dossier pénal à l’égard des personnes recherchées, a accordé l’autorisation d’écoute sur les lignes concernées pour une durée de trois mois. Une fois ces trois mois écoulés, le procureur de la République a ordonné à la Direction de la sûreté de cesser la surveillance à l’égard de l’avocat concerné et d’autres personnes qui faisaient l’objet de la même mesure. Les enregistrements ont été détruits...

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